Netflix est une plateforme américaine. Avec cette série, et d'autres, elle donne dans le "devoir de mémoire", national et international. A partir de la parole de témoins, des proches, des amis, de Robert Kennedy, la plateforme a réalisé une série, en compilant des archives. La parole des témoins fait le lien entre les époques, les situations. Mais autant que les principaux témoins, la plateforme n'a pas financé une enquête. La série ne révèle rien, mais expose ce qui est connu. Dans le cas de celui qui a été condamné pour l'assassinat de Robert Kennedy, Sirhan Sirhan, il apparaît évident qu'il n'était pas dans un état psychologique qui lui aurait permis de tuer RFK, et, pour les témoins comme pour la police scientifique, à la distance adaptée aux tirs mortels. Dans ces épisodes, vous pouvez entendre à quel point RFK méprisait et détestait Lyndon Johnson, lequel éprouvait les mêmes sentiments le concernant. Et la figure d'Edgar Hoover est totalement absente. L'idéaliste RFK marchait dans la vie comme il pensait : sans garde du corps, sans conscience non seulement de la possibilité de la menace, mais de sa nécessité. Pour le véritable tueur, ce crime fut un tir au pigeon. Pour prendre le contre-pied de la trop célèbre et incomprise phrase de Nietzsche, "ce qui ne me tue pas…" : ce qui me tue, en effet, me rend moins fort. Définitivement. Dans ce pays, les rois des armes sont ceux qui ont "un droit", spécial, d'usage : "licence to kill" est l'expression de la "philosophie" made in Washington. L'un d'eux est devenu l'homme le plus puissant de ce pays : Edgar Hoover. Sa responsabilité dans des crimes est connue – ET reste à connaître.
Dans le reportage ci-dessous, ne pas tenir compte de certaines déclarations fantaisistes, comme "Hoover a un projet : éradiquer la violence". Sans doute une private joke des producteurs…