Dans le monde-des-confusions savamment entretenues par ceux qui ont pour travail et objet
que les citoyens du monde soient, au maximum, "perdus", dans la multiplicité des faits et des
actions, les évènements qui ont marqué les citoyens en France à partir du 7 janvier et dans les
jours qui ont suivi ne sont pas placés dans un contexte général, ni dans l’espace, ni dans le
temps, et les actions, les crimes "terroristes" apparaissent d’autant plus "insensés" que leur
"logique", certes irrationnelle, n’est pas travaillée. Pourtant, en dehors des Idées qui structurent
la conscience humaine, quel que soit le lieu où nous vivons, en dehors des géocroiseurs qui
nous inquiètent passagèrement avant que nous les oublions, rien ne "tombe du ciel", comme
cela. Il faut donc rappeler les forces à l’oeuvre dans l’Histoire. Qu’il s’agisse du Christianisme
dans ses diverses formes, qu’il s’agisse de l’Islam dans ses diverses formes, du Judaïsme
également, chacune de ces organisations de clercs/pratiquants prétend à la fois être une
"religion", une "religion" monothéiste, et exister pour "parler de Dieu" ET "au nom de Dieu".
De Celui qui se tait, nous aurions la chance d’avoir des porte-parole. Radio-Dieu aurait ses
canaux spécifiques. Mais il s’agit là d’une prétention, et une bonne prétention se montre, se
démontre. Elles prétendent être aussi des "religions" – et non des sectes. Mais le sont-elles ?
Sont-elles telles qu’elles ont ce statut "supérieur" ? Et elle prétendent promouvoir un
"monothéisme", mais elles diffusent un système de croyances avec deux principes, le Bien/Dieu
et le Mal/Diable/Satan, etc. Les assassins des auteurs et artistes de Charlie Hebdo, des clients
de l’Hyper Casher, agissaient en tant que soldats de leurs "clercs", ces "docteurs de la foi" qui
prétendent tout connaître, de Dieu, de ses volontés, du droit de tuer, de la justice et de lajustesse
des actions criminelles de leurs "soldats", lesquelles visaient des "incroyants", des
"imposteurs", des "ennemis de Dieu", lesquels devaient être corrigés pour leurs fautes. C’est à
sa propre vérité intérieure que l’Église catholique est parvenue quand, secte ayant réussie et se
niant dans ce particularisme, elle a considéré que le monde était rempli de sectes "hérétiques",
qu’il fallait identifier, cerner, expurger, par la mise en place de la procédure inquisitoriale, cette
"enquête en pureté de l’âme", qui a depuis connu un succès planétaire, avec la démultiplication
de ces procédures. C’est ce que promeuvent les tueurs d’Al-Qaeda et de Daesh : es-tu
musulman ? c’est-à-dire est-ce que tu fais tout ce que nous faisons ou pas ? Et il est préférable
que les interrogés répondent oui. Si tu n’es pas musulman, la procédure inquisitoriale peut être
express : la mort immédiate. L’Église, elle, tenait à faire les choses, dans "les formes", mais,
hélas, avec des limites. (…)
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