Cette analyse, de plus d’une heure (cf ci-dessous en fin de note, le détail des minutes de ce monologue), est précise, solide, justifiée. Les particularités de cette contre-réforme sont bien identifiées, leurs effets structurels négatifs démontrés et critiqués. Les matières « scientifiques » sont celles qui sont le plus évoquées, discutées, et la situation faite à la « Philosophie », si elle est évoquée (44:50 – L’énorme connerie du bac en mars : autres soucis (élèves pas ^rets et en panique, philosophie négligée) n’est pas assez mise en perspective (passage des 8 heures de la filière L, aux 4 heures en tronc commun), pour une matière exceptionnellement réduite à la Terminale (la spécialité HLP est un échec, sous tutelle des Lettres, alors que la spécialité la plus sensée aurait associée Philo et Sciences). Si l’analyse se place à l’intérieur même de la machine, le propos de Pierre-Etienne Rochefort laisse de côté les motivations idéologiques et économiques de cette contre-réforme (une « harmonisation » européenne sur un modèle d’origine anglo-saxonne, l’imposition d’une EN low-cost, un moyen et une étape dans une déconstruction de l’EN française pour préparer sa régionalisation/privatisation), mais PER a déjà enregistré d’autres vidéos où il évoque ces sujets (cf son compte Youtube).
Si les professeur(e)s de l’Education Nationale sont si spécialement et gravement attaqués de toutes les façons possibles, singulièrement depuis 2017 (mais cette stratégie a commencé avec le sinistre Claude Allègre, stupidement sponsorisé par le PS de Lionel Jospin), c’est pour de multiples raisons : l’importance numérique de ce corps de fonctionnaires, son orientation majoritaire à gauche, leur travail de formation socio-politique des consciences, autrement dit, une mise à distance des politiques nationales dont les professeur(e)s proposent, en pratique et en théorie, des évaluations, à dominante, critique, mal supportées par un personnel politique français arrogant, qui bénéficie d’une situation spéciale d’impunité, quelles que soient les préjudices qu’ils aient causé aux intérêts collectifs, aux finances publiques. En cela, ce personnel politique, médiocre, ou pire encore, a fini par coller à la permanente critique sociale (de la part d’une minorité, libérale et d’extrême-droite), contre l’Education Nationale et les professeur(s), avec ce fameux « prof-bashing », pratiqué en meute depuis quelques années, via des réseaux sociaux, a-sociaux. Quelle autre profession est ainsi constamment évalué, critiqué, par tant, y compris sans la moindre connaissance des pratiques et des principes ? Aucune. Si, dans cette vidéo, Par N’Diaye insiste sur le « bien-être » des élèves, lui, son prédécesseur, le Ministère, leurs alliés politiques et économiques, ont contribué au mal-être des professeur(e)s, et cette expression a même pu être, peut même être, trop souvent un euphémisme, avec des professeur(e)s en très grande souffrance. C’est pourquoi il a paru justifier de parler à leur sujet, dans l’ouvrage « Cafés-Philo en France… », d’une « humiliation ». Humiliation dont les symboles sont la rémunération, très inférieure à d’autres catégories de la fonction publique et aux salaires de leurs collègues des pays industrialisés, et le « précariat », cette permanence dans l’impermanence (de travail, statut), avec l’extension du nombre de contractuels, leur turn-over, le chômage pour tant après des périodes de travail, sans justification de la part du Ministère. Or, désormais, avec la nomination de Gabriel Attal à la tête de ce Ministère, celui-ci est candidat pour continuer dans ce travail de déconstruction-destruction. Hélas, trop (moins qu’on ne le dit mais plus qu’on ne le croit) de professeur(s) titulaires ont participé à celle-ci, en votant, en 2017 puis en 2022, au premier tour, pour l’actuel résident de la République.
Il faut mettre en perspective les processus : de cette contre-réforme au PACTE, un « travailler plus » pour gagner autant, en contribuant à supprimer des emplois, mais également en plaçant cette période 2017-2022, dans une continuité historique, de la création de la loi sur l’école gratuite, laïque et obligatoire, à la fin du 19ème siècle, jusqu’à nos jours, par une défiance constante de l’Etat sur et contre les professeur(e)s (ou pire, une hostilité/haine), des empêcheurs de faire des affaires en rond…

00:00 – Intro et rappel sur l’ancien lycée (séries S, ES, L) et ses supposés défauts 04:00 – Principe des choix des spécialités, problème posés par la suppression d’une spécialités, mensonge médiatiques et politiques sur les possibilités de poursuite d’étude 16:25 environ – Problème criant en sciences, hégémonie des maths renforcée sauf pour les filles, manque de scientifiques, perte de polyvalence 21:56 – Discours mensonger sur les critères de choix de spé (aller au plus simple plutôt que de faire des efforts) 24:09 – Faux retour de maths en « tronc commun » et catastrophe de l’enseignement scientifique 30:07 – Ce qu’aurait pu et du être la réforme (majeures/mineures plutôt que spécialités/tronc commun, organisation complètement foireuse, qui pose 1000 soucis d’emploi du temps, de groupe classe,de peret de temps, de difficultés pour nous…) 34:30 – La démographie, véritable raison de ce désastre (d’où l’empressement, l’absence de concertation, et la volonté de ne pas y toucher avant 2026) 40:35 – L’énorme connerie du bac en mars : l’absentéisme au 3ème trimestre 44:50 – L’énorme connerie du bac en mars : autres soucis (élèves pas ^rets et en panique, philosophie négligée, heures perdues par milliers…) 49:20 – Le « grand oral », illustration parfaite de la nullité de cette réforme 52:59 – Pourquoi ils ont maintenu en mars cette année et vont surement maintenir en mars malgré tout (lobbying de France université pour avoir les notes de spécialité dans Parcoursup) et mesures nulles qui sont proposées 1:01:50 – Notes de Français et contrôle continu : pas valables (pourquoi tout le monde s’est mis à surnoter, pression sur les notes, intérêt du bac comme étalon) 1:07:34 – Epreuves de spécialité pas valables non plus : élèves pas prêts, harmonisations entre sujets bidon, trop peu nombreuses, trop faciles dans certaines matières (maths en NSI), volontairement bancales dans d’autres (SVT) 1:19:04 – Focus sur cette housse de couette trouée qu’est Pierre Mathiot : ses mensonges, ses erreurs, son arrogance + le privé n’applique pas sa réforme 1:24:50 – Résumé/conclusion