Mila – quand les confus veulent dicter leur Loi afin d’augmenter le niveau de confusion autour d’eux, il ne faut pas laisser faire et se laisser faire…

Pour ne pas imiter les confus qui pullulent, il faut être précis. Avec la jeune femme, lycéenne, Mila, que s'est-il passé ? Un jeune homme a eu des vues sur elle. Elle lui a fait savoir qu'elle n'était pas intéressée. Les choses auraient dû en rester là. Mais, hélas, parce qu'il a estimé subir un rejet qu'il a jugé "injustifié", il l'a insulté. Elle a pris en compte qu'elle pensait ou qu'elle savait qu'il était "musulman" pour tenir un propos sur et contre "l'Islam". Les choses auraient dû, là encore, en rester là. Mais, par les conditions actuelles qui rendent possible une extension de l'écho d'un propos au monde entier, comme par le fait qu'une clique passe son temps à fouiller l'actualité, locale, régionale, pour y dénicher des "affaires" qu'elle va instrumentaliser, les propos de Mila ont été portés à la connaissance de toutes et tous, en France. Et celles et ceux qui ont été à l'origine de cette extension de l'écho, ont immédiatement commenté cette affaire en créant un hashtag, #jesuis…, en affirmant qu'il existe un droit de critiquer les religions, voire, de "blasphémer". Et tout le monde a bien compris qu'ils tiennent de tels propos parce que cela concerne l'Islam et les musulmans. A t-on besoin de Mila, d'une affaire Mila, pour savoir qu'il est possible de critiquer la religion, les religions, les pratiques confessionnelles/cultuelles, les croyances, etc ? Non. Mais, au fait, QUI critique et COMMENT ? Qu'est-ce que "critiquer" ? Pour qu'il y ait une "critique", y compris au sens kantien, il faut prendre la mesure de ce qui existe. A la racine de la condition de possibilité d'une "critique", il y a donc une "connaissance". Dans le propos de Mila, il n'y a rien de tel. Il y a un jugement, et seulement un jugement. Avait-elle le droit de juger l'Islam ? Là encore : oui. Juger, c'est "évaluer". Mais en en jugeant par un terme ordurier, il y a donc une évaluation radicalement négative ET l'implication de tous les croyants, pratiquants ou non, dans cette même évaluation. Si elle avait dit "un croyant ou pseudo croyant comme toi, c'est de la …", ce seul individu aurait été concerné. Là, pour lui répondre et le mettre en cause, elle a lié tous les autres à cette évaluation négative. Il n'y a donc pas de sa part de "critique" : zéro argument, aucune analyse, aucune connaissance. On peut donc dire d'un tel jugement qu'il correspond à ce qu'il qualifie : c'est de la… Mais, évidemment, celles et ceux qui voulaient instrumentalisés cette affaire pour en faire une énième affaire contre les musulmans en France et l'Islam se frottent les mains de sa "médiatisation", de l'extension de la diffusion de ces confusions. Ils ont donc ajouté "un droit au blasphème". Il s'agit là d'une notion spécifiquement religieuse, notamment "manichéenne", pour désigner une expression, humaine, qui viserait et ferait affront à une "divinité". Il s'agit là d'une prétention religieuse, dont il n'existe aucune démonstration probante (comment une Divinité, supposée, pourrait-elle être choquée, froissée, par des mots de mépris d'une créature humaine ? !). Et voilà que de prétendues "consciences laïques" affirment un "droit au blasphème" (donc, ils se placent à l'intérieur d'une sphère de catégories/notions et en reconnaissent la pertinence !), et vont même jusqu'à ajouter un "devoir de" ! Donc, des individus prétendent "critiquer" pour nous "libérer" et en fait, ils nous lient, rendent dépendants d'un système de significations ! A ce stade, on peut être certain que les fous sont en liberté… Il ne peut pas y avoir un droit à, si nous ne reconnaissons même pas l'existence possible d'un blasphème, quel qu'il soit ! Par contre, si ce n'est pas la Divinité qui est atteinte, ce sont certains croyants qui le sont – et lesquels ? Celles et ceux qui sont sensibles à leur renommée, à leur crédit social – et comment être un croyant, sincère, profond et être atteint par un jugement de… contre sa "religion" ? Par contre, il y a un droit, pour les musulmans, d'être fatigués : ils sont pris pour cible par des extrémistes et racistes qui, quoi qu'il ait pu être dit sur la différence entre les radicalisés criminels et les croyants pacifiques, continuer d'amalgamer les premiers au second, et, sur ce principe, agressent en permanence les seconds. Il ne doit pas être facile d'être un musulman en France : pris d'un côté entre les délires des manichéens criminels qui se revendiquent de l'Islam et qui ne sont pas musulmans, et pris de l'autre par les délires d'autres manichéens, racistes, et souvent "chrétiens" (et eux aussi, même s'ils y prétendent, ne le sont pas, puisque la bienveillance christique est totalement foulée aux pieds par ces haineux). Et désormais, Mila fait l'expérience de ce qu'est être un musulman en France, puisqu'elle se trouve au milieu du rapport entre ces deux groupes délirants, le premier, duquel des menaces criminelles et scandaleuses la visent, et le second, qui prétend la soutenir, la défendre, alors que de nombreux membres de ce second groupe sont homophobes. Donc : ni #jesuismila ni #jenesuispasmila, parce qu'il faut refuser de laisser la France et les Français être pris dans l'étau formé par ces "fous de Dieu", quelle que soit la forme particulière de leur folie. Par contre, pour celles et ceux qui pensent qu'il faut une précise et juste critique du phénomène cultuel/culturel, notamment manichéen, il n'est pas trop tard pour sortir des apories françaises…

Toutes ces polémiques artificielles visent à faire diversion de ce qui est essentiel. Quels sont les complices de ce type de diversion ?

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