Maëlys de Araujo n’aurait jamais dû rencontrer Nordahl Lelandais, si l’enquête concernant la disparition d’Arthur Noyer avait…

Comme dans certains régimes dont on nous raconte, "à l'étranger", les vices, les défauts, les fautes, les médias d'Etat, qu'ils le soient officiellement ou non, nous racontent tous les jours d'étranges histoires. Il faut constater que, hélas, le véritable travail, d'investigation, de recherche, d'analyse, a largement disparu dans ces rédactions (pas de toutes, et pas tout le temps, heureusement), concernant de telles affaires, et qu'il y a donc un "journalisme de fauteuil", qui passe son temps à commenter l'actualité du monde, comme dans tout café du commerce, mais avec le label d'un "média", une radio, etc. Pour la tragédie de l'assassinat de Maëlys de Araujo, par Nordahl Lelandais, le récit officiel, largement diffusé, répété, proclame que les enquêteurs ont réussi, ont fait un excellent travail, etc. Ils reçoivent des louanges. Il est vrai que, pour des professionnels dont c'est le métier, parvenir à identifier un criminel recherché, à l'amener à avouer et à les conduire sur le lieu de l'enterrement de la victime, est un "succès", puisque c'est ce qu'ils avaient à faire. Cela a tout de même pris six mois. Entre temps, même brièvement, dans la foulée de la disparition, il a été laissé libre, puisque, après la disparition de Maëlys, et ce alors qu'il faisait partie des personnes présentes lors d'une fête d'un mariage. Pourquoi est-ce que cela n'étonne personne, que des personnes, toutes "suspectes" aient été laissées libres de rentrer à leur domicile ? Or nous savons que, à peine le crime était-il commis, le jour revenu, que Nordahl Lelandais procédait à un nettoyage de fond en comble de son véhicule. Il a fallu, pour la résolution de cette affaire, que les moyens scientifiques parviennent, finalement (six mois après !), à trouver et prouver l'existence de traces de sang de Maëlys de Araujo dans le coffre de la voiture de Nordahl Lelandais pour que, grâce à cette preuve incontestable, ce suspect qui, jusqu'ici, niait tout, et réclamait même sa mise en liberté, comprenne qu'il était démasqué, et qu'il devait passer aux aveux, pour, éventuellement, limiter la casse lors de son futur procès. Mais il y a plus grave. C'est que Maëlys de Araujo n'aurait jamais dû croiser le chemin de cet assassin, pour la bonne et simple raison que, dans l'affaire de la disparition d'Arthur Noyer, il aurait dû être repéré, et, peut-être, rapidement, mis en cause. En effet, lorsque, récemment, ces mêmes médias qui diffusent chaque jour des concentrés indigestes d'information, ont évoqué, et sont passés rapidement "dessus", le fait que les téléphones portables d'Arthur Noyer et de Nordahl Lelandais "bornaient" systématiquement ensemble lors de cette nuit, jusqu'à un moment où le repérage par le réseau cessait. Il a fallu que ce tueur soit identifié comme tel dans la disparition de Maëlys de Araujo pour que, suite à la remarque d'un enquêteur externe sur un véhicule possiblement en cause dans la disparition de celle d'Artur Noyer, soit procédé, presque, par hasard, à une analyse des bornages de ces deux numéros de téléphone pour aboutir au constat déjà énoncé. Là encore, personne n'est surpris ? Comment cette analyse a t-elle pu être faite, finalement, et par hasard ? Comment a t-elle pu ne pas être effectuée dans les jours qui ont suivi la disparition d'Arthur Noyer ? Parce qu'elle n'était pas prise au sérieux ? Or, si Nordahl Lelandais avait été mis en cause plus tôt, pour cette disparition, il n'aurait jamais pu assister à cette fête de mariage, et tuer, encore.

Quoiqu'il soit désagréable de le faire, et, en n'oubliant pas qu'il ne faut pas généraliser le constat critique, comme si tous les travaux de tels enquêteurs et agents, qu'ils soient policiers ou gendarmes, relevaient de ce type, il est nécessaire de rappeler quelques affaires où l'échec "sécuritaire" aura été, tragiquement, patent : 

 

  • l'affaire Mohammed Merah : alors qu'il avait été repéré, notamment parce qu'il était allé faire un "voyage touristique" dans la zone tribale, non étatique, entre le Pakistan et l'Afghanistan, foyer des Talibans par excellence, qu'il avait été interrogé sur ce voyage, il a été "oublié" par le supposé suivi anti-terroriste (les personnels sont rarement à mettre en cause, étant donné une faiblesse des moyens, au regard des objectifs, mais il existe aussi des fautes, le pire étant lorsqu'il s'agit d'une "faute", volontaire…), et après son premier crime, les enquêteurs sont restés aveugles sur son cas pendant de très longs jours. Il faut dire que de tels crimes pendant une telle période, certains en "rêvaient", et Mohammed Merah l'a fait…
  • l'attaque contre Charlie-Hebdo : si la rédaction de CH avait été placée sous surveillance et protection, ce n'était pas pour rien. Hélas, des policiers, membres du syndicat Alliance, protestaient contre cette "obligation", quelques semaines avant, et la "surveillance" de l'entrée de l'immeuble était non professionnelle, indigne. Pour les deux frères, une fois entrés dans l'immeuble, le massacre pouvait commencer, en toute "tranquillité", puisqu'un seul agent était présent et il a été immédiatement neutralisé.
  • les attentats du 13 Novembre : alors que Daesh était, encore, presque, au sommet de sa puissance, mais commençait déjà à focaliser contre son organisation des milliers de forces, à travers le monde, et donc, s'affaiblissait déjà, et réagissait par rapport à cela, comment la sécurité du territoire a pu totalement rater la préparation de ces attaques, y compris dans ses relations avec les services spécialisés belges ?
  • l'affaire Dils : un innocent a été incriminé et incarcéré, pendant de très longues années, notamment en raison de l'incompétence, voire pire (faute professionnelle ?) d'un enquêteur
  • l'affaire d'Outreau
  • etc

Donc, pour rappel : si, en effet, il ne faut pas généraliser le constat critique, comme si tous les travaux de tels enquêteurs et agents, qu'ils soient policiers ou gendarmes, étaient systématiquement, nuls, mauvais, etc, il est important d'être sérieux et lucide, afin que des erreurs, graves, ne se répètent pas. Il s'agit donc d'une contribution citoyenne, afin que, dans de telles enquêtes, celles-ci se réalisent au mieux, y compris lorsqu'il s'agit de ne pas poursuivre et condamner des personnes qui n'ont rien fait. Là, avec Nordahl Lelandais, la réalité criminelle est certaine, et il a même formulé des aveux probants, puisqu'il les a accompagnés d'une preuve, à savoir indiquer le lieu où se trouvait le corps de Maëlys de Araujo.

 

0 0 votes
Évaluation de l'article
S’abonner
Notification pour
guest
0 Commentaires
Le plus ancien
Le plus récent Le plus populaire
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires
Translate »
0
Nous aimerions avoir votre avis, veuillez laisser un commentaire.x