L’obscénité de la corruption, avec Robert Scarpinato, Fabrice Arfi – Page 1 | Mediapart

Palerme, 1998. La photographe Letizia Battaglia saisit Roberto Scarpinato avec son escorte policière. © DRPalerme, 1998. La photographe Letizia Battaglia saisit Roberto Scarpinato avec son escorte policière. © DR

« Les problèmes de corruption et de criminalité mafieuse semblent avoir été rayés de l’agenda des partis politiques. La corruption a disparu sous une chape de silence, bien que son irrépressible prolifération ait un coût global de plus en plus insoutenable pour le pays. » Il suffit de citer ces toutes premières lignes du Retour du Prince (Il Ritorno del Principe, paru en 2008 en Italie et en 2012 en France, aux éditions La Contre Allée) pour comprendre pourquoi la présence de Roberto Scarpinato s’imposait lors de cette réunion publique où, dans la diversité de leurs métiers, des journalistes, des magistrats, des avocats, des policiers, des économistes, des sociologues et des philosophes lanceront un appel pour en finir avec la corruption. (voir en fin d'article les détails de la soirée)

L'affiche de la réunion publique du 19 octobre au Théâtre de la Ville à Paris qui sera retransmise en direct sur Mediapart.L'affiche de la réunion publique du 19 octobre au Théâtre de la Ville à Paris qui sera retransmise en direct sur Mediapart.

Compagnon des juges anti-mafia Giovanni Falcone et Paolo Borsellino assassinés en 1992, le procureur Scarpinato est aujourd’hui au sommet du parquet de Palerme. Vivant sous escorte policière permanente depuis plus de vingt ans, il est le magistrat dont les enquêtes ont dévoilé les liens entre la mafia d’en bas, cette mafia traditionnelle dont la violence est mise en exergue, et la « haute mafia », celle de la bonne société, au croisement des affaires économiques et des clientèles politiques, dans une subordination de la première à la seconde. Mais, né en 1952, il est aussi un homme de sa génération, fidèle aux aspirations démocratiques, sociales et morales de sa jeunesse au point d’envisager, dans une Italie où le parquet est indépendant du pouvoir exécutif, son métier comme un engagement.

Scarpinato est donc le symbole vivant de ce que les trois initiateurs de la soirée du 19 octobre, nos confrères Fabrice Arfi (Mediapart), Benoît Collombat (France Inter) et Antoine Peillon (La Croix), ont voulu faire : imposer la corruption en haut de l’agenda politique et médiatique, prendre la mesure de sa banalisation et de ses ravages, impulser

via www.mediapart.fr

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