Covid-19, France, stade 3 : se parler, penser, bien agir, l’occasion doit faire le…, dans ce moment de vérité

Quand les enfants jouent, il arrive que l'un d'eux décrète "pouce" pour faire cesser les mouvements. Nous y sommes. C'est la tétanie (sans le tétanos, dû, lui, à une très méchante bactérie). "Tétanie", relative, puisque, en raison de l'existence, de besoins, services, essentiels, beaucoup devront continuer à travailler, pour nous, dans les hôpitaux, évidemment, les transports, les commerces, et nous devons les en remercier. On nous dit qu'il faut s'imposer de la "distanciation sociale". Nous sommes en 2020 et pas en 1980. Cette "distanciation", physique, va être compenser par les moyens de communication dont nous disposons. Internet et les réseaux sociaux vont carburer. Quand, en France, les citoyens ont subi une "crise" grave et longue, avec l'Occupation, il a été observé qu'il y avait un retour massif à la lecture. Face au poison du virus, le livre est un "médicament", un pharmakon, qui, outre le fait d'aider à passer le temps, aide à penser, parce que, comme pour le reste, nous ne pouvons pas penser seuls. Penser-par-soi-même, comme le dit la célèbre expression philosophique, c'est ce que nous faisons, pas, peu ou plus, alors que nous pensons "avec", que ce soit dans un dialogue avec des Morts  (les livres) ou avec des Vivants. Certains réclamaient il y a peu encore la "grève générale" (autrement dit l'arrêt de la plus grande partie des activités), la Vie/la Mort vient de nous l'imposer. Idem pour la "convergence des luttes", avec ce que nous sommes appelés à faire, tous, ensemble, face à cette menace. Il ne faut jamais sous-estimer les puissances d'Ironie de la vie. Quoi lire ? Tenu depuis plusieurs années, ce blog vous a proposé des livres à lire, et d'autres ne l'ont pas été qui l'auraient mérité. Pour se faire, il aurait fallu que ce blog corresponde à une activité professionnelle. Ce n'est pas dans notre monde que nous pouvons répéter le célèbre vers de Mallarmé : "La chair est triste, hélas !, et j'ai lu tous les livres". Vous trouvez donc ci-dessous quelques propositions, qu'il s'agisse d'un ouvrage récent, comme celui de Pacôme Thiellement, qui sera prochainement chroniqué ici, et d'autres, moins. Nous voila, mondialement, renvoyés à l'antique loi humaine : Tous les hommes sont mortels, Socrate est un homme… Les transhumanistes de Californie doivent en être aussi tétanisés. La phrase de la célèbre chanson des Rita Mitsouko résonne justement : "Mais c'est la mort qui t'a assassiné". Sauf que nous savons que la mort vient de la vie : un virus est particulièrement vivant, s'il nous tue. Dans "Matrix" (1), l'agent Smith accuse l'Humanité d'être un virus. Et c'est ce que met en cause le mouvement également planétaire concernant le climat et la biodiversité : à l'égard de la planète et du vivant, l'Humain agit comme un virus, puisqu'il détruit, tue, beaucoup. Y aurait-il un rapport ? Quand la grippe de 1918 a frappé, sévi, sa "performance" par l'hécatombe a été d'autant plus importante que les populations mondiales étaient immuno-déprimées. Depuis le début des années 80, le VIH est un virus dont, précisément, la performance a été de cibler et d'anéantir notre système immunitaire. C'est que notre système immunitaire, ce sont les "gardiens" de Platon, dans la cité. Or, depuis cette période, où nous avons compris que notre système immunitaire était visé et, potentiellement, détruit, avons-nous cherché à le renforcer ? Comparablement, avons-nous cherché à renforcer les forces de la Cité ? Pour le VIH, l'action principale a été de produire une réponse scientifique, médicale, pour aider celles et ceux qui étaient, sont, infectés par le VIH, à l'empêcher d'agir. Ce qui signifie que, pour les personnes infectées, rien n'a été fait, puisque l'action n'a pas ciblé le renforcement de notre système immunitaire. Une découverte scientifique récente, expliquée sur le site de Futura Sciences, démontre que le virus est d'autant plus performant qu'il parvient à se faire aider par une partie de notre corps, avec, en l'espèce, une enzyme (du pancréas). Une action contre cette action sera sans doute bénéfique. Mais elle n'aidera pas à renforcer notre système immunitaire. Et quand le Covid-19 est arrivé, notre système, n'ayant pas été renforcé préalablement, n'a pas été capable, par lui-même, de lui répondre, en le neutralisant. Ce qui ne me tue pas ne me rend pas plus fort, si je ne m'efforce pas de le devenir. Et si nous cessions d'être si passifs ? La situation impose l'impératif catégorique kantien (valable en permanence, mais là, d'une manière plus marquée) : «Agis uniquement d'après la maxime qui fait que tu puisses vouloir en même temps qu'elle devienne une loi universelle.» ou «Agis de façon telle que tu traites l'humanité, aussi bien dans ta personne que dans toute autre, toujours en même temps comme fin, et jamais simplement comme moyen». De tous les côtés, la situation le crie : pensez à bien agir ! Et seule la pensée peut répondre à cet appel, à la question qu'elle pose implicitement. Celles et ceux qui, actuellement, agissent bien, pour notre bien, sont les savants, les "scientifiques". Désormais, la côte d'un footballeur est faible, et celle d'une forte tête dans telle ou telle science, au contraire, très grande. C'est que nous vivons un "moment de vérité". Les Grecs anciens usaient de ces termes : l'occasion, dans le temps, c'était, le Kaïros, notamment quand il y a une "Krisis", une "crise", conséquence de, décisions, notamment, de mauvaises décisions. Nous en payons, prises au fur et à mesure de ces dernières décennies.

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D'autres ouvrages seront proposés dans les prochains jours.  "Malevil" est un extraordinaire roman de Robert Merle. L'histoire se déroule en France, après qu'une guerre nucléaire aux causes inconnues est tout dévastée. Ce n'est pas le "survivalisme" qui, dans ce livre, est intéressant, mais le fait qu'il a fallu qu'une telle situation se produise pour que des Humains soient rappelés à leur "humanité", à ses significations, au goût du dialogue, à la force de la pensée. Il y a quelques jours, des migrants ont été pris entre deux frontières de deux Etats. Ils se sont retrouvés dans une situation catastrophique. Et, ici, bien au chaud, des individus ont appelé à les rejeter, à ne rien faire pour eux. Et si dans la situation actuelle, il était fait de même ? 

Malevil
Malevil
Malevil
Malevil

DSR COUVERTURE
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La différence de taille des images ci-dessus, des couvertures de livre, n'est pas en rapport avec l'importance des livres, mais seulement de leur récupération.

 

 

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