A Saint Michel de Montaigne, vous trouvez le château qui, longtemps, appartenu à la famille Eyquem/Montaigne, et où est né (1533) ainsi que décédé (1592) l'auteur des "Essais", dans la lignée stoïcienne des "Pensées" de Marc Aurèle. Du chateau dans lequel il vécut, reste, pour l'essentiel, la Tour où il vivait, se réfugiait, contre "les facheux", où se trouvait une bibliothèque de plus de 1000 ouvrages (dont il ne reste qu'une dizaine à la bibliothèque de Bordeaux), sa chambre et… son bureau. Dans cette pièce, un mystère demeure irrésolu. Montaigne fit peindre sur les murs des fresques, inspirées des "Métamorphoses" d'Ovide. Sur deux murs, il ne reste que des traces, attaquées par le temps. Et sur un mur de longueur, toute la représentation a été volontairement recouverte par une matière d'ocre claire, par l'un des habitants postérieurs du château, le sire Magne, fin 19ème siècle. Or, la réputation d'Ovide et de son célèbre ouvrage n'est plus à faire. Qu'est-ce que le sire Magne a t-il tenu tant à occulter ? Aujourd'hui, le service national du patrimoine devrait trouver les moyens d'effacer la couche qui efface la représentation, de lever le voile sur ce que Montaigne a fait le choix de peindre et de regarder, pendant qu'il écrivait, pensait.
Photographies AL – Août 2018
"« Le premier goût que j’eus aux livres, il me vint du plaisir des fables des Métamorphoses d’Ovide », écrit Montaigne au premier livre des Essais (I, 26, 175)« il aiguisoit ma faim, ne me laissant que à la desrobée gourmander ces livres »