Jean-Claude Golvin, « redonner vie à l’Antiquité »…

Dans ce texte publié par le journal du CNRS, Marina Julienne présente le travail d’un architecte et archéologue, qui crée des aquarelles :

« L’exercice de reconstruction en image des sites archéologiques auquel se livre Jean-Claude Golvin1 s’apparente à un numéro d’équilibriste : engagé dans une démarche scientifique, il n’a pourtant pas l’ambition de livrer un tableau totalement exact de ce que fut tel paysage ou telle ville antique. « Je travaille bien sûr en lien étroit avec les archéologues, mais mon rôle est aussi de les bousculer en les amenant à se poser des questions qu’ils ne se sont jamais posées, en les incitant à imaginer ce qui, il y a plusieurs siècles, ou même plusieurs milliers d’années, aurait pu être ».  » (…) Un de ses plus importants travaux collaboratifs a été engagé en 2010 avec les équipes de l’Institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap) et le service de valorisation du patrimoine de la Ville de Nîmes, pour dresser le portrait de Nemausus (Nîmes), vers la fin du Ier siècle de notre ère. (…) Représenter, ainsi, associe des certitudes à des hypothèses : « C’est ainsi que dix ans après la première représentation de Nîmes à l’époque romaine, certains motifs vont déjà devoir être modifiés. « Nous avions fait figurer des couvertures de tuiles sur les tours des remparts, mais en fouillant une des tours nous n’avons trouvé aucun débris de tuiles, alors qu’ils étaient en grand nombre dans les vestiges des maisons, explique Marc Célié. Ces débris n’ont pas pu s’envoler…  donc il n’y avait pas de toits sur les tours, et nous avons revu nos hypothèses. Mais c’est ainsi que la science avance ! ». »

Mais là où les images fixes, des aquarelles, instruisent et enchantent, les images avec mouvement, associées à des sons (paroles de personnages, musiques), ont une force logiquement supérieures, et c’est ce que des « jeux vidéos » expose

Mais pourquoi tenter de « redonner vie » à « l’Antiquité » disparue, si tant est qu’il soit possible de le faire sur des bases sérieuses, incontestables et pas des fictions ? C’est qu’il y a déjà une évidence : les Anciens étaient des « esthètes » : ils avaient le souci du Beau, de la cohérence entre les constructions, les oeuvres. Le séparatisme ontologique qui fonde la modernité occidentale, avec les Machiavel et consorts, relègue et le Bien et le Beau, dans les oubliettes de l’Histoire, en « intériorisant », au sein de demeures ploutocratiques, les apparitions de l’un et de l’autre.

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