Qui ne le sait ? Avec ou sans plan "comm", le dernier opus de Michel Onfray, reprenant en le singularisant un titre de Nietzsche, entend en finir avec Freud, la psychanalyse. Quand il en écrit, Onfray fait dans le manichéisme. Quand il est en plateau, le mondain en revient à des manières plus courtoises (cf. la dernière émission de F.O. Giesbert sur France 2, du vendredi soir). Tout serait charlatanisme dans la psychanalyse. Est-ce qu'Onfray est en cela nietzschéen ? Comme s'il s'agissait de se passer d'arguments sérieux. Dans la vie, il y a les commentateurs perpétuels des faits, des actions, des idées, des autres, et il y a les créateurs. Quoiqu'en pense de lui et de son oeuvre, Freud a crée et incarné la psychanalyse. Et il suffit de replacer cette création dans son époque pour en mesurer les audaces. Certes, à la différence des fanatiques de la psychanalyse, il est tout à fait possible d'envisager une analyse critique de celle-ci, mais certainement pas à la manière d'Onfray qui prend des raccourcis faciles, comme le fait que la psychanalyse soit réductible à l'illustration de la vie même de Freud. Dans une époque dominée par des grandes bourgeoisies européennes hypocrites (celle de l'oeuvre de Proust) et par l'autorité alors autrement plus déterminante de l'Eglise catholique et des organisations religieuses en Europe, Freud annonce théoriquement ce que les artistes et les hommes de lettres proclament depuis des décennies : l'identité sexuelle de l'être humain est fondamentale, et ses comportements s'expliquent largement par cette détermination sexuelle. Et alors que l'Eglise du "Dieu est mort" est en train de s'engager dans la voie de sa décadence, toujours en cours et fatale, Freud propose aux ex-chrétiens d'Europe de prendre le relais de l'Eglise dans le registre de la confession. Il s'agit de se raconter à un tiers qui écoute et qui NE JUGE PAS, et qui, éventuellement, puisse répondre pour suggérer des perspectives de compréhension, de "soin". Car il y a des sujets souffrants. Pour Onfray, les souffrances psychologiques semblent inexistantes, et la psychanalyse serait hautement narcissique, puisque le "patient" ne parle que de lui – et de qui d'autre ? ! Il est vrai que l'ego de Michel Onfray est beaucoup plus modeste…, en témoigne sa pratique d'animation de l'Université Populaire où le professeur professe, et une fois son discours terminé, s'en va, et ne répond pas à quelques questions des manants qui viennent religieusement l'écouter (à l'instar de ce qui se pratique dans l'Université). Lorsque Onfray fait de l'inceste une obsession propre à Freud, il oublie les faits, pourtant remarquablement illustrés et "expliqués" par la tragédie grecque (Sophocle) et par "la philosophie" (les Dialogues platoniciens). La préférence familiale, clanique, de l'auto-reproduction, est universellement connue et universellement connue comme le plus grand danger pour la construction de la civilisation humaine, puisqu'elle nie précisément les autres. La critique d'Onfray se fait donc avec une psychologie très faible alors qu'il attaque une psychologie construite depuis un siècle sur des principes, même interprétés, forts. Elle lui assure des ventes, un point c'est tout. Il faut saluer l'expert en livres commerciaux. Pour le reste…
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- Onfray versus Freud, de l’ego des surfaces à ses profondeurs
http://www.facebook.com/notes/psychanalogie/en-realite-michel-onfray-veut-sauver-la-psychanalyse-contre-freud-et-les-psychan/391038327884
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Où l’on découvre dans les propos de M. Onfray dans la presse et à la télévision qu’il cherche à substituer à la psychanalyse dite « freudienne » une « psychothérapie pour aujourd’hui », « psychanalyse post-freudienne », consistant en… la « méditation philosophique », substituée par supersessionisme. Et que pour cela, il cherche à ridiculiser la règle fondamentale, la « loi » de la psychanalyse, qui consiste du côté du patient à dire tout ce qui vient à l’esprit (« association libre »). Et que dans ces conditions, le livre de M. Onfray cherchant à ridiculiser Freud n’est qu’un moyen de parvenir à ses fins qu’il révèle par ailleurs : « je souhaite dire que j’aimerais que ce livre soit aussi et surtout l’occasion de penser une psychothérapie pour aujourd’hui », in article de M. Onfray publié sur le site du Monde le 7 mai 2010. Où l’on découvre que tout ceci est motivé par la phobie de la notion “freudienne” selon laquelle la « normalité » n’existe pas, et qu’il n’y a qu’une différence de degré, et non de nature, entre les « normaux » et « ceux qui ne le sont pas », et que M. Onfray estime cela scandaleux et tient à une frontière nette entre les deux, afin de pouvoir se placer… devinez dans quelle catégorie : voilà toute l’affaire. Voilà ce qu’y trouvent ceux qui soutiennent M. Onfray dans son ambition.
Sommaire
— des extraits de l’article de M. Onfray paru sur le site du Monde le 7 mai 2010 (mais non paru dans l’édition papier)
— un premier commentaire de l’article de M. Onfray paru sur le site du Monde le 7 mai 2010
— des extraits du Dossier publié par Le Monde, sur site le 7 mai 2010 et dans l’édition papier le 8 mai 2010 : deux articles parmi ceux du dossier
— les liens vers les enregistrements vidéo de la prestation de M. Onfray lors de l’émission télévisée de Laurent Ruquier le samedi 8 mai 2010
— la transcription et le bref commentaire des passages estimés essentiels de la prestation télévisée précitée de M. Onfray le 8 mai 2010
— le lien vers le blog de M. Onfray qu’il consacre à son livre et les suites de celui-ci notamment dans les médias : essentiel pour mieux apprécier la “mentalité” de M. Onfray
— le lien vers le blog d’Emmanuel Fleury qu’il consacre à l’affaire Onfray et notamment liste la plus complète des liens vers les articles relatifs à cette affaire.
http://www.liberation.fr/culture/0101633622-onfray-roudinesco-place-au-psychodrame
http://www.liberation.fr/livres/0101633367-onfray-faux-paria-vrai-populiste
http://www.liberation.fr/livres/0101633366-l-art-de-ne-pas-lire-freud
http://www.liberation.fr/sciences/0101633174-attaques-sur-freud-ou-la-philosophie-au-bulldozer
http://www.liberation.fr/culture/0101632049-michel-onfray-ou-la-folie-raisonnante
http://www.liberation.fr/societe/0101630685-onfray-rehabilite-un-discours-d-extreme-droite
Bonjour,
Je tenais à vous apporter mon témoignage, ayant dû subir trois « psychanalyses » par trois thérapeutes différents.
La première, suite à la mort violente de ma copine, j’avais 23 ans, je plongeai dans une dépression profonde. Le médecin de famille de l’époque (1995) m’a conseillé un psychiatre « renommé » que je me décidai à aller consulter malgré mon scepticisme. J’ai donc rencontré ce monsieur dont la méthode thérapeutique est basée sur l’écoute. Ce qui consiste en ceci: c’est au patient de s’exprimer, le médecin ne disant rien. Je pense que c’est la fameuse « attention flottante » dont parlait Freud. Là où les inconscients communiquent. Les séances se passaient parfois silencieusement, 45 minutes à regarder le blanc des yeux du thérapeute. Unique bruit qui venait troubler ce silence était la petite sonnerie qui me permettait d’entendre la voix du psy: Voilà c’est tout pour aujourd’hui Mr. On fixe un rdv pour la semaine prochaine ? » Ce à quoi, comme un robot je répondais oui. Bien sûr, il fallait faire l’effort de payer pour assurer ma guérison, cash de préférence….
Quelques fois, dans mon désarroi je parlai, espérant trouver une sorte de compassion ou tout au moins une amorce de dialogue avec le médecin, ce à quoi j’avais la désagréable impression de parler à un mur. L’impassibilité de son visage lorsque j’évoquais mes souffrances en pleurant à chaudes larmes m’a toujours surpris.
Et au fil des séances, j’ai commencé à jouer avec lui. Je pouvais lui raconter tout et n’importe quoi, des délires improvisés pour voir ses réactions. Aucune réaction de sa part, même quand je parlais de suicide, il me disait, mais non ça va aller, je vous revois la semaine prochaine monsieur ? etc… etc… etc… Cela a duré 1 an avant que je ne me lasse. Seule aide de sa part, c’est la lettre qu’il a faite pour me permettre de me faire virer de l’armée Suisse quand je lui ai dit que dépression et fusil d’assaut ne ferai pas bon ménage. Ça a eu le mérite de mettre fin à ma carrière imposée de soldat.
Je me suis relevé et auto analysé seul pendant 7 ans, luttant au quotidien contre mes angoisses et mes idées noires, jusqu’au jour où j’ai replongé en dépression, commettant ce que ma deuxième psy qualifia de « bouffée délirante », ce que j’appelle moi, tentative de suicide qui aurait réussi si mes voisins n’avaient pas appelé la police qui m’a conduit à l’hôpital pour un scanner complet, puis direction hôpital psychiatrique où je suis resté une semaine.
Mais il ne fait pas bon vivre chez « les fous », je m’empressai donc de singer un comportement « normal » en vue de rassurer mon thérapeute, une femme cette fois ci. Qui elle, dialoguait par contre, mais qui ne s’impliquait pas du tout émotionnellement dans nos échanges verbaux, trop soucieuse de préserver sa personne. Pour moi ce n’était qu’une étudiante ingénue qui avait lu quelques livres (dont Freud) presque par cœur juste pour passer les examens de diplôme mais sans en comprendre le sens. D’ailleurs, apparemment elle n’avait jamais souffert dans sa vie à elle, en tout cas pas pour comprendre de l’intérieur le phénomène du deuil. Elle ne connaissait de la mort et du processus de deuil que ce qu’elle avait lu. C’était une femme mariée, mère de deux enfants dans un cadre catholique. J’avais l’impression qu’elle exerçait son métier comme l’on pratique un hobby, sans vraiment prendre le risque de se mouiller quand les propos devenaient un peu morbides. Elle se contentait de me poser des questions sur mes rapports avec mes parents, comme si elle voulait à tout prix y trouver le complexe d’Œdipe si cher à Freud. Mais je n’ai jamais voulu tuer mon père et encore moins fantasmé sur ma mère. Pas de chance pour elle.
Elle me prescrivait des antidépresseurs et un anti-anxyolitique, qui me droguaient suffisamment pour que je m’en foute de tout, au moins avec les pilules roses on ne se pose plus trop de question. Quitte à prendre du viagra pour compenser les effets sur la libido lors des rapports sexuels. J’ai été sur-médicamenté pendant 5 ans, jusqu’à ce que ma nouvelle copine me plaque et que j’aie à nouveau un deuil affectif à faire. J’ai arrêté d’un coup les médicaments, rechute en dépression, nouvel essai mais avec un psychologue cette fois, recommandé par une amie à qui il avait tellement fait du bien….
Premier et dernier rendez vous avec le fameux homme, première poignée de main, je m’allonge sur un semi divan, lui sur une chaise à bascule dont il ne cesse de faire les va et viens en se balançant tout en m’écoutant. Dans sa main droite, une sorte de collier en bois à billes qu’il égraine comme un chapelet, il me pose des questions banales sur ce qui m’amène quels sont mes problèmes, et pendant que je parle, de sa main gauche il puise dans une boîte de cachous, toutes les 15 secondes. Je lui parle encore tout en observant son manège en pensant que c’est une caricature de psychologue ce type. Il semble m’écouter mais pas tout à fait, ce qui fait qu’il me demande de lui répéter des choses déjà redites 2 fois au par avant. Le temps passe, je me confie sur mes rêves et au milieu d’une phrase, il me coupe, c’est la fin de la séance. Il me rappelle ses tarifs 120 francs suisses, (pour 40 mn), me remercie de l’aider à gagner sa vie, et me dit : « Bien, on va travailler sur vos rêves, cela va prendre du temps, mais il y a des choses à creuser dans le sens de vos rêves ». Je lui ai juste répondu de contempler attentivement les billets que je lui ai donné parce que ce sont les derniers de ma part. Et suis sorti sans le saluer.
J’ai dit à mon amie qui me l’avait présenté qu’elle m’avait fait perdre 120.-
Donc, pour résumer et selon mes propres conclusions, pour se comprendre soi même ou prétendre analyser le comportement humain, il faut avoir passé par la case souffrance et une bonne dose de solitude, pour avoir le temps de faire une introspection, qui en ce qui me concerne, m’a amené à m’auto analyser en permanence, et à me comprendre sur le fond et au final à m’accepter tel que je suis avec ma part d’ombre et de lumière. Un infirmier m’a dit un jour à l’hôpital psychiatrique : « Votre meilleurs médicament, c’est vous-même » Il avait raison.
Aucun pseudo thérapeute ne peut guérir un individu par le simple biais de dialogue, si il n’y a pas un investissement émotionnel et une réelle connaissance de l’autre, ce qui demande une énergie autrement plus considérable que de faire semblant d’écouter pendant 45 minutes. Ce qui au final rend la psychanalyse, si elle veut être efficace impossible a pratiquer en tant que métier. Car il faudrait tout une vie pour un thérapeute pour comprendre un seul patient dans sa totalité, si tant est que le thérapeute soit honnête et désireux de le soigner. Un thérapeute pour un patient ! Vu le succès des cabinets psychiatriques ce n’est pas très réaliste. Mais très rentable au vu des tarifs pratiqués, il n’est donc pas souhaitable pour ces médecins de l’âme de perdre un cheptel de « clients malades » aussi important. Et en ce sens, je trouve le travail de Michel Onfray saint, et même salutaire de dénoncer une imposture. Même si parler à quelqu’un peu produire un effet placebo, mais dans ce cas là il existe des thérapeutes gratuits, qui sont communément appelés « des amis ».
Et puis qui sont les malades qui sont les thérapeutes ? Quand on regarde la personnalité d’un Gérard Miller, on est en droit de se poser la question. Ce monsieur donne des cours, a exercé son métier en milieu hospitalier ? Son hystérie risible dans les débats, son égo sur dimensionné, son narcissisme exacerbé, me renvoie l’image d’un dément, d’un fou dangereux qu’il conviendrait d’enfermer. Car si il s’énerve de la sorte, notamment avec Mr. Michel Onfray, sur un bouquin qu’il trouve amusant selon ses dires, mais qui le dérange profondément si on en juge sa réaction d’enfant gâté qui a cassé son jouet, on peut se demander ce que ferait Gérard Miller a court d’argument mais armé lors d’un conflit. Ca fait peur.
Le seul reproche que je ferais à Monsieur Michel Onfray, est qu’il a un égo un peu trop grand à mon goût. Pour le reste, je ne connais que très peu son travail, mais il y a déjà eu un Nietzsche et j’ai toujours préféré l’original à la copie.
L’intelligence a toujours plus brillé dans l’humilité que dans l’égocentrisme narcissique.