En tête du palmarès des dix plus gros bénéficiaires de la liste "Lebreton", on trouve des dignitaires de l'Assemblée nationale et du Sénat, de droite pour la plupart (on était alors sous Nicolas Sarkozy), mais aussi trois élus de gauche. A eux dix, ils ont "aspiré" 30 millions d'euros. Bien souvent pour leur propre circonscription ou leur département.
Plus gros bénéficiaire de la réserve en 2011, comme l'a révélé mercredi Le Canard Enchainé: le député UMP Bernard Accoyer, alors président de l'Assemblée nationale. Au total, Accoyer a bénéficié d'une très confortable réserve de 11,9 millions d'euros. « Des projets d'investissement public locaux ou de solidarité répartis sur l'ensemble du territoire national comme, par exemple, l'aide à la reconstruction des zones frappées par des catastrophes naturelles », a rétorqué Accoyer. Peut-être. Reste que la manne n'a pas été répartie de façon très égalitaire. Ce sont surtout des départements tenus par l'UMP qui en ont bénéficié. Et le seul département de Haute-Savoie, celui de Bernard Accoyer, a reçu à lui seul 4 millions d'euros.
Deuxième sur le podium: le député UMP du Val-de-Marne Gilles Carrez. En 2011, Carrez était rapporteur général de la commission des finances de l'Assemblée nationale, un poste très en vue. Il s'est vu octroyer 3,85 millions de réserve parlementaire. Une somme entièrement destinée, à l'exception de 16.000 euros attribués à une collectivité de la Vienne, à subventionner des projets dans son département! Comme Sud-Ouest l'a précisé, Carrez a massivement arrosé la ville du Perreux-sur-Marne, dont il est maire.
Troisième sur la liste: Gérard Larcher. En 2011, cet ancien ministre UMP, alors président du Sénat a récolté 3,1 millions d'euros. Selon les documents que nous avons pu consulter, 500.000 euros sont allés directement à la commune de Rambouillet (Yvelines) dont il est maire, pour financer l'aménagement d'un parc, la voierie ou l'informatisation des écoles. Et 800.000 euros ont été distribués à des collectivités du département des Yvelines dont il est élu. Un cas typique de mélange des genres et de clientélisme, puisqu'au contraire des députés, les sénateurs sont élus au suffrage indirect par des maires et conseillers municipaux. De quoi s'assurer les bonnes grâces des édiles du département. Le reste a été distribué à 250 communes, un peu partout en France.
Numéro quatre: le sénateur UMP Philippe Marini. En 2011, il est alors rapporteur de puissante commission des finances du Sénat. Et se voit octroyer 2,8 millions d'euros. Peu partageur, Marini a exclusivement utilisé cette cagnotte pour subventionner des collectivités de son département, l'Oise. A commencer par la ville de Compiègne, dont il est maire, qui a bénéficié à elle seule de 1,2 million d'euros.
Compiègne a touché de très grosses subventions :
via www.mediapart.fr